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AFDIAG, allégations, amidonniers, ANMF, meunerie, sans gluten, transformation agricole, USIPA
Les amidonniers et les meuniers sont préoccupés par la vague médiatique actuelle du « sans gluten ». Cette allégation qui se propage sur des produits d’alimentation courante et est promue par certains médias et cautionnée des professionnels de santé qui vantent les bénéfices d’un régime « sans gluten »…
Ils considèrent indispensable :
- De continuer à apporter une information fiable aux personnes intolérantes au gluten par le maintien d’un dialogue avec les associations concernées, notamment l’Afdiag (Association Française Des Intolérants Au Gluten) avec qui des initiatives sont conduites,
- De lutter contre la diffusion massive des mentions « sans gluten » pour la population générale et contre les idées fausses relayées par certains médias, qui laissent penser au consommateur que bannir le gluten de l’alimentation peut l’aider à se « sentir mieux »…
Rappel sur la maladie cœliaque ou intolérance au gluten
Le blé, le seigle, l’épeautre, le kamut, le triticale et l’orge sont des céréales contenant du gluten. Le gluten représente 80 % des protéines des farines faites à partir de ces céréales. L’ingestion de gluten chez des individus génétiquement prédisposés, peut induire une maladie inflammatoire de l’intestin grêle proximal, connue sous le nom de maladie cœliaque ou intolérance au gluten,( ou plus spécifiquement à la fraction « gliadines »).
La maladie cœliaque est une maladie immunologique, affection particulière différente de l’allergie proprement dite aux protéines de blé. Elle affecte environ 1% de la population en Europe
Les symptômes sont nombreux et diversement associés : diarrhées, asthénie, amaigrissement,… Après ingestion, lorsque le gluten arrive au contact de la paroi de l’intestin grêle, il se produit une réaction immunitaire qui détruit la paroi intestinale. Celle-ci ne pourra plus absorber les nutriments ingérés.
Le seul traitement possible est alors la suppression des aliments susceptibles de contenir du gluten.
La réglementation des denrées alimentaires « sans gluten » est donc d’une importance majeure pour les malades
Les personnes atteintes de la maladie cœliaque, qui souffrent d’une intolérance permanente au gluten, ont des besoins nutritionnels particuliers. Dans un souci de clarté et de sécurité pour ces personnes, les conditions d’utilisation des termes relatifs à l’absence de gluten ont été établies au niveau communautaire: le règlement 2009/41 fixe la teneur maximale en gluten à 20 mg/kg dans le produit fini pour la mention « sans gluten ».
La mention « très faible teneur en gluten » est également autorisée pour les produits diététiques dans le cas où ces produits ont une teneur maximale en gluten située entre 21 et 100 mg/kg dans le produit fini.
Le maintien de cette réglementation relative au « sans gluten » dans la réglementation spécifique relative aux denrées alimentaires destinées à une alimentation particulière est le moyen le plus adéquat pour apporter le maximum de sécurité pour les malades cœliaques.
L’USIPA et l’ANMF ne sont donc pas favorables à ce que cet étiquetage soit régi par la réglementation visant la population générale (par exemple par le règlement 1169/2011 relatif à l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires). Cela contribuerait à une désinformation des consommateurs en entretenant la confusion entre régime « sans gluten » médical d’une part et régimes d’amaigrissement, de confort ou de « conviction ».
L’allégation « sans gluten » est sans fondement pour le consommateur qui n’est pas intolérant au gluten !
L’intolérance au gluten relève d’un diagnostic et doit être révélée par un bilan médical. Seule une biopsie intestinale peut déterminer la maladie : or, actuellement, de nombreuses personnes, encouragées par certains media, « s’auto diagnostiquent » intolérantes au gluten et mettent en place des régimes d’exclusion susceptibles de déséquilibrer leur régime alimentaire. Dans certains cas, des médecins (à tendance naturopathique) conseillent à leurs patients de supprimer le gluten. Rappelons que cette tendance a été initiée après la parution du livre « l’alimentation ou la 3e médecine » du Dr Jean Seignalet, CHU de Montpellier (décédé a début des années 2000) et reprises et défendues par Thierry Souccar.
L’intérêt nutritionnel des aliments « sans gluten » n’existe que pour 1 % de la population ! De plus, inclure ce type de mentions dans une réglementation destinée à la population générale pourrait favoriser la diffusion de ce type de « communications négatives ». Cela tendrait à accroître « la méfiance » du consommateur, sujet sain, à l’égard de tous les aliments contenant du gluten (produits céréaliers) et à les détourner de ces produits qui font partie d’une alimentation équilibrée.
Face à une telle situation, la filière pain se mobilise et lance un programme d’actions visant à contrer cette vague grandissante qui est préjudiciable à la consommation de pain. Via l’Observatoire du pain, et en partenariat avec l’Afdiag, la filière pain organisera une communication à destination des professionnels de santé, leaders d’opinion, au 1er trimestre 2013. Sous forme de colloque, de conférence de presse, de documents pédagogiques, l’objectif de cette prise de parole est de départir le « vrai du faux » concernant le gluten.